
Bin oui.
Ce serait possible...
Attention : la comparaison porte sur d'un coté un BHNS et de l'autre un tram "éco"...
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Dunk ... stal.shtml
Mais quand même...

« Pour le prix du bus, nous pouvons installer le tramway à Dunkerque »
Alain Morin, représentant en France de la société suisse Stadler, fabricant de tramways, a été reçu il y a quelques jours à la CUD. Il a présenté son projet de tramway économique, alternative intéressante au projet de bus à haut niveau de service, aussi bien en terme de coût que d'aménagement du territoire.
PAR BRUNO VERHEYDE
- Le projet de tramway, évoqué il y a quatre ans par Pierre Yana (candidat aux municipales de mars 2008) n'a jamais suscité l'adhésion des élus. Pourquoi ?
« Je les comprends. Car le tram tel qu'on le conçoit en France est bien au dessus des moyens de Dunkerque.
La référence, c'est ce qu'on appelle le tram lourd. Il coûte 30 millions d'euros du kilomètre ! Cela n'est financièrement accessible qu'aux très grandes villes. Pour les villes moyennes, ce coût exorbitant est un frein. »
- Pourquoi est-ce si cher ?
« Car en France le lobby SNCF est très puissant. Pour faire du tramway elle utilise ses rails et l'écartement d'1,435 m. Ce sont les rails sur lesquels circulent les TGV, les TER... Dessus, ils posent des véhicules très lourds et larges conçus par Alsthom. Plutôt qu'investir et de fabriquer des matériels plus légers, ils vendent aux collectivités du train qu'ils appellent tram. Voila pourquoi la France fabrique les tramways les plus chers au monde. »
- C'est la raison pour laquelle la CUD semble avoir opté pour le BHNS (bus à haut niveau de service) ?
« Oui, et c'est logique. Comment justifier une telle dépense auprès des habitants ? Dans cette affaire, le frein c'est l'argent. Avec Stadler, notre ambition est de démontrer qu'il est possible d'avoir un tramway pour un coût sensiblement identique au BHNS avec une qualité de service bien supérieure. »
- Quels sont vos atoûts ?
« Pour qu'il soit efficace, il faut que le BHNS ait des couloirs strictement dédiés. Dans la pratique, on voit qu'il y a souvent des ruptures (insertion de voitures, dégradation de la régularité et perte d'efficacité du service). Autres inconvénients du système : les bus n'ont que douze ans de durée de vie contre quarante au minimum pour le tram ; l'emprise au sol pour le BHNS oscille entre 8 et 12 m alors que nos trams peuvent se croiser sur 5,10 m, ce qui nous permet de mettre en place une vraie piste cyclable, des aménagements paysagers. Le bus, qu'il soit BHNS ou non, consommera toujours des énergies fossiles (120 g de CO2 par passager par km contre 11 g pour le tram !) ; il faudra toujours entretenir le revêtement, consommer des pneus. Avec le tram, outre l'avantage financier indéniable, il permet de qualifier la ville. On peut faire des chemins piétonniers à son abord, des plantations, végétaliser la plateforme entre les rails. Le tram n'est pas qu'un moyen de transport. Comme il fait grimper la fréquentation, il est un levier de développement économique, culturel, social. »
- Pourquoi votre tram est-il moins cher ?
« Parce que notre écartement de rails n'est que d'1 m (le même qu'en Belgique, ce qui permettrait de relier les deux réseaux !), ce qui permet de poser des éléments moins voraces en terme d'espace et donc d'aménagement. Avec le système Ecotango nous proposons de livrer des rames unidirectionnelles ne comportant qu'une cabine de conduite. Les ouvertures ne se faisant que d'un côté, nous allons réaliser des économies de portes et bénéficier d'un gain d'espace. Plus économiques à l'achat, les rames seront donc également plus intéressantes au niveau de la maintenance. Pour le prix du BHNS, nous installons le tram à Dunkerque. »
- Intéressant pour les usagers ?
« L'une des préoccupations de mes interlocuteurs à la CUD était de savoir si le tram allait booster la fréquentation. Je leur ai livré un exemple et une anecdote. À Montpellier, une ligne est passée du BHNS au tram : sa fréquentation a été décuplée. Le tram est plus "sexy" que le bus que les gens ont de plus en plus de mal à emprunter. L'anecdote vient de mon dernier déplacement à Grenoble. J'y ai entendu un petit garçon remercier son grand-père car il avait bien voulu l'emmener "faire un tour de tram". "Jamais il ne m'avait demandé de faire un tour de bus..." m'a-t-il confié. »
- Mais le tram ne peut circuler dans toutes les rues...
« Bien entendu et il est indispensable, dans la réflexion, de penser à installer des parking relais, de bâtir un réseau de mini bus permettant de faire le lien avec le tram. »
- Prochaine étape ?
« Je voudrais accompagner les représentants de la CUD à Saint-Etienne où subsiste le seul réseau à ne pas avoir été démonté après l'avènement de la voiture. Il fonctionne sur voie métrique, est unidirectionnel. Tué par la 4 CV et la Traction, le tram renaît. Il serait dommage que Dunkerque, qui a eu un tram de 1880 à 1952, passe à côté. »
Les arguments se tiennent.
J'ajouterai qu'une approche plus sobre des aménagements, avec de la voie standard sans pelouse, ni béton désactivé en dehors des zones de croisement avec les rues, permettrait d'optimiser encore plus les coûts du tram éco en voie de 1m...
