Rémi a écrit :A mon sens, un tracé ne passant pas à Grange Blanche est une erreur fondamentale car si on dessert l'hôpital par derrière, il faudrait aussi savoir ce que va devenir l'hôpital dans les 20 à 25 ans à venir. Vus les travaux à engager pour le rénover et le mettre aux normes, l'hypothèse d'une démolition complète et d'une reconstruction n'est pas à exclure. Elle permettrait en outre de faire un bâtiment plus compact libérant du foncier à haute valeur immobilière qui permettrait d'auto-financer en partie le projet.
Désolé de mettre un coin dans ton raisonnement qui traduit une certitude générale érigée en dogme : pour toute la chaine de conception et de gestion des bâtiments médicaux (depuis une trentaine d'années), l'idée / pensée unique est qu'un hopital et l'ensemble de ses services doit être groupé dans un seul bâtiment, avec un maximum de compacité.
Tous les principes ont été calibrés pour que les objections éventuelles soient balayées dès l'origine de la conception : le principe de compacité serait justifié par l'économie réalisée sur les linéaires de canalisations, les mutualisations d'équipement (le différentiel entre une somme d'équipements et un seul équipement plus gros resterait au bénéfice de l'équipement unique), et l'optimisation des trajets, obtenue par l'empilement vertical.
Il y a "juste" un petit bémol, qui commence a être évoqué à mots couverts, et avec gêne dans les échanges professionnels : le développement des maladies nausocomiales, constant et régulier, avec un paramètre préoccupant sur la résistance progressivement accrue des germes infectieux.
Dans un bâtiment compact, pour lequel chaque service, chaque étage, chaque compartiment, est desservi par la même installation de traitement d'air, de chauffage de l'eau, les mêmes ascenseurs, un départ de foyer infectieux peut très vite mettre en péril la totalité des services, parce qu'il n'y a quasiment pas de possibilité de cantonner ou de créer des zones de quarantaine. On sait bizarrement très bien faire un découpage de bâtiment en volumes séparés par des parois coupe-feu, mais contre les germes, c'est un peu moins maîtrisable. Et dans ce cas, la possibilité d'une paralysie de l'hopital devient de plus en plus probable.
Dans une logique de bâtiments de faible volume, répartis dans un ensemble, les liaisons fonctionnelles sont "à l'horizontale" et nécessitent peu de moyens mécaniques. Pour ce qui concerne l'aspect des germes, cette configuration permet d'isoler les services, sans parlyser un fonctionnement global : cela limite l'incidence d'un défaut...
Cette logique de l'hôpital pavillonaire comme celui de Grange Blanche n'est en fait pas idiote en soi, surtout si on prend en compte l'éventualité d'une dégradation des conditions sanitaires...
Et puis, c'est effectivement un Patrimoine...