Salut.
Attention au discours "ça coute bonbon, ça ne se refera plus".
Pour info, l'an dernier, l'élévation du prix du kérosène a fortement impacté la consommation et les habitudes de déplacement de bon nombre de personnes... alors que les "experts"* avaient sonné le glas du train au profit du "tout voiture".
Et certaines liaisons bus ont dû être renforcées en catastrophe.
Et certaines liaisons sont devenues (ponctuellement, jusqu'à la baisse technique des prix) presque "rentables" en terme de trafic, pour une desserte par train plutôt que par cars.

Rien n'est acquis. L'histoire, la grande comme la petite, est pleine de gens qui savaient tout mieux que tout le monde, et qui ont avec plus ou moins de talent, reconnu qu'ils s'étaient plantés. Certains, même, ont connu des accidents de santé qui leur ont fait faire de très intéressants 180°...
En matière de transport, au lieu de s'ingénier à faire exprès de s'interdire par posture intellectuelle toute possibilité d'utiliser ou de réutiliser des infrastructures existantes, on serait quelquefois assez avisé d'employer la même énergie conceptuelle à réserver l'avenir.
Une règlementation est toujours un équilibre entre un coût et un niveau de sécurité : la suppression des pn est une illustration magnifique de ce principe, "avec toutefois une augmentation assez nette des paramètres accessoires liés à la formalisation et à la conceptualisation de référentiels conduisant à l'élaboration de démarches qualitatives", etc... dont le principal avantage est surtout de faciliter l'élaboration d'un "fromage" permettant de faire vivre bon nombre de personnes et d'employés.
Ce qui est honorable en un sens.
Mais qui ne doit pas non plus être le prétexte à perdre de vue un minimum de réalisme et d'anticipation. En tout cas, ce n'est absolument pas significatif !
Pour revenir à la "reconstruction d'une ligne de chemin de fer", en l'occurence et dans la plupart des cas, les travaux ne peuvent pas représenter le coût d'une ligne neuve, pour la simple et bonne raison que les paramètres suivants ne sont plus à créer, construire, réaliser ou engager :
. Foncier : acquisition, démarches, négociations, frais divers ; sont déjà faits, et dans la plupart des cas, la plateforme est toujours propriété RFF...
. Ouvrages d'art : à de rares exceptions près, les OA sont en relativement bon état, sauf ceux métalliques (revendus à la ferraille) qui ont été dans la quasi totalité des cas détruits, mais pas les culées ni les piles.
. Réseaux d'assainissements de la plateforme : sont toujours actifs dans la plupart des cas, mais sont à curer, réparer, remettre en fonction ; tels qu'ils ont été prévus à l'origine, ils sont toujours dimensionnés avec marges de sécurité pour répondre efficacement aux crues, surcharges, et divers.
. Elagages, débroussaillages, évacuation des encombrants : le coût n'est pas significatif.
. Equipement de la voie : il s'agit d'une repose sur une infra existante, dont le comportement statique est stabilisé (depuis le temps...) ; il n'y a pas ou peu de reprises importantes à faire.
. Equipement courant forts et courants faibles : dans tous les cas, une mise à niveau impose la refonte des équipements à intervalle régulier ; l'équipement neuf est important, mais forcément énorme en coût. (On n'est plus à l'époque du télégraphe...)
. Gares, stations, et bâtiments divers : on n'attend plus le train aujourd'hui pendant 5 heures d'affilée, sur ces lignes qui pourraient être réouvertes. Comme on le voit dans l'ouest lyonnais, des quais simples, avec un minimum de bancs, d'éclairages, un toit sur la tête et un ensemble de coupe vent publicitaires, permettent d'attendre dans un confort minimum pendant une quinzaine de minutes.
Ceci étant, il est évident qu'avec l'inertie décisionnaire habituelle, ce changement se fera soit cahin caha dans plusieurs dizaines d'années, soit dans la catastrophe... dans moins d'une dizaine d'années, en fonction des dérapages des bourses liés aux spéculations sur le pétrole.
Parce que les besoins de déplacement principaux ne seront vraissemblablement plus sur de la "longue distance" type tgv, mais sur des courtes et moyennes distances, pour assurer un approvisionnement et des échanges locaux à tous ceux qui ne seront pas concernés par les voyages en avion, et qui ne pourront pas suivre le coût d'une voiture.
Et dans ce cas, il sera tout aussi urgent de botter en touche certaines normes, ou tout au moins d'élaguer celles qui seront devenues obsolètes (en particulier, s'il y a moins de voitures parce que le carburant est à 3€ le litre, il y aura moins de risque de rencontre inopinée aux PN)... Quant aux "accidents de personnes", ce n'est pas en supprimant les PN qu'on supprimera ces gestes désespérés, et désespérants pour les conducteurs des trains confrontés à ce drame.
Restons positifs, et prêts à répondre
avec simplicité à cette demande. Et ne faisons rien qui engendre un surcout "évitable" dans l'avenir proche.
Trouvé récemment sur le net : "un expert est quelqu'un qui a passé l'essentiel de sa vie à commettre et collectionner pour son propre compte toutes les énormités, gaffes, boulettes et plantages possibles sur le sujet dont il a fait son coeur de métier".