Bé… au moins on pourra dire que la stratégie était annoncée clairement.
Le scénario semble plié d’avance pour la SNCF : un EPIC, si je me souviens bien, ne peut pas être mis en faillite de part son statut particulier.
Par contre, une SA… pas de contre-indication...
C’est sobre, facile à organiser, et pour les copains : cadeau !
Un doute ?
Une proposition de scénario, pour juger par vous-même :
Pour éviter l’ingérable, en Idf, on sépare préalablement le ferroviaire type RER de la SNCF, au nom de la rationalisation, du plan transport IDF, de la révolution des principes du STIF & consorts, et on refile provisoirement le baigneur à la RATP (ou autres) qui poursuivent sans aucune rupture l’exploitation et les circulations.
Ensuite, annonce de la mise en place du principe de passage du statut d’Epic à celui de SA.
Dans le 1/4 de milliseconde qui suit, allumage de la post-combustion : grève.
Pas l’anecdotique ; la véritable, grosse, totale, en bloc monolithique partie pour durer.
Les derniers clients motivés, et ceux bien éduqués à faire ce qu’on leur dit, se reportent eux aussi en bloc sur les autres modes. Pas de voiture ? Report sur les macrontocars et autocaristes départementaux / régionaux historiques. Le besoin en déplacement, lui, est toujours actif.
Macrontocars et historiques ne peuvent dans l’immédiat ni suivre ni absorber l’explosion de leur trafic...
En bons gestionnaires d’une pratique commerciale soucieux d’esprit libéral, les staffs de décisionnaires et les petites mains qui font tourner les cars s’appliquent à répondre à la nouvelle donne… et « doivent mécaniquement » augmenter – considérablement – les tarifs « pour y arriver » ; faut bien ajuster l’offre et les moyens, mh ? ébin « ça coûte », mh ? Mais ça doit aller assez vite, pour montrer que le car est très réactif. On risque d'ailleurs de voir débarquer autocars et chauffeurs de pleins de pays, vu qu'on a pas assez de personnel formé...
Pendant ce temps, on prépare la liquidation.
Le statut de SA au lieu d’Epic pour la SNCF est mis en place un we type 1er mai / 8 mai / Ascension / 14 juillet ou Toussaint, quand tout le monde à la tête ailleurs, sans aucun risque de troubles : les manifs pour les retraites (réforme qui impactait à peu près tout le monde) ont brassé environ 2,5 à 3 millions de personnes ; résultat ? Une ignorance superbe et l’application tel quel du dispositif… alors pour quelles raisons voudrait-on que quelques gens fassent autant, sinon plus, en matière de barouf ? (de surcroît pour un outil soigneusement déphasé de la demande depuis plusieurs années pour leur apprendre à s’en désintéresser ?)
Donc plus de recettes pour la SA du coté des voyageurs. Pour le fret, c’est plié depuis longtemps.
Parallèlement, les versements des collectivités subissent un « arrêt technique » pour le passage d'une structure à l'autre, super-génial pour les fournisseurs ; en plus, un nouveau logiciel sera « nécessaire » : ça prend du temps de créer de nouvelles lignes budgétaires et de fermer les anciennes. Surtout qu’il n’y en a pas qu’une. Estimation du délai probable : entre 12 et 36 mois tarif d’entrée.
Donc plus un radis dans le tiroir.
Pendant que l’IDF continue d’avoir les outils qui tournent, les autres régions sont passées aux cars, débrouille et système D se normalisent... sans le train.
Les nouveaux commissaires aux comptes s’étonnent… puis sont « obligés » de part les règles prudentielles et les spécifications de l’accord de Bâle III ainsi que des règles de leur profession… de tirer le signal d’alarme.
Donc procédure de sauvegarde.
Je vois d’ici la confrérie des liquidateurs judiciaires entrer en transe devant l’ampleur de la goinfrerie en préparation.
Pendant ce temps, les pneus et les palettes continuent de brûler devant les portails des sites ferroviaires, qui n’entretiennent plus les trains : entretiens inutiles vu qu’il n’y a personne pour les faire rouler. Et la fumée finit d’indisposer les mentalités, et pas seulement celles de l’écologie punitive.
Donc liquidation pour cause de sûreté et « permettre de reprendre l’exploitation au plus vite ».
Et hop. Vente à la découpe, dispersion, cession du Patrimoine (rien que le foncier, miam…), reprise éventuelle des quelques lambeaux susceptibles de rentabilité par une nébuleuse économique incontrôlable, qui n’aura aucune politique tarifaire commune.
Avec les sousous de la liquidation, ce qui prend nécessairement du temps… paiement dans des délais indéterminés des salaires et des indemnités diverses dues au personnel licencié ; vu les montants prévisibles en jeu, après liquidation, il en reste suffisamment au final pour se rémunérer du sale boulot (et verser la TVA).
« Pour les plus souples » : reprise / embauche sous conditions dans les structures restant actives ou nouvellement créées.
On règle au passage les problématiques de statut / retraites / protection sociale / primes de charbon et facilités de paiement qui donnaient de l’urticaire à beaucoup d’esprits simplistes, certains s’autorisant à publier leur avis dans les commentaires.
Dernier argument cynique : on obtient une réduction du déficit public et de l’endettement de la France, puisque les pertes sont passées à la SA
Ça permet de parader la tête haute dans les médias.
Un bilan épastrouillant, Un "reset" en quelque sorte.
