aiguillage a écrit :Par contre je ne sais pas comment cela marche en cas d'accident, ou de détérioration du véhicule. Le risque est de voir des personnes peu concernées par le respect des biens communs maltraiter les véhicules... et donc de voir les prix d'utilisation augmenter.
[align=center]L'Autolib', une voiture en plus, pas toujours une en moins[/align]
Le service Autolib' amène-t-il vraiment les Parisiens et les habitants de la proche banlieue à renoncer à leur voiture particulière ? Cet objectif, constamment revendiqué par la Ville de Paris depuis l'apparition des petites voitures grises dans les rues de la capitale, en décembre 2011, peine à être atteint.
C'est le principal enseignement délivré par une étude publiée ce jeudi par le cabinet de conseil 6T, spécialisé en mobilité. Ce document de 250 pages résulte d'une enquête indépendante réalisée cet hiver, avec le soutien de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), sur 644 utilisateurs d'Autolib' recrutés à proximité des bornes. « Nous voulions déterminer si Autolib' constitue vraiment une solution de transport alternative ou s'il s'agit surtout de marketing politique », explique Nicolas Louvet, directeur du cabinet 6T.
30% DES ABONNÉS POSSÈDENT TOUJOURS UNE VOITURE
Avant de souscrire un abonnement, la moitié des 43 00 abonnés à l'année possédaient une voiture individuelle. Depuis qu'ils se déplacent en Autolib', seuls 40% sont encore propriétaires d'un véhicule. « Cela correspond certes, pour les abonnés, à une baisse de 23% du parc automobile », souligne M. Louvet. Mais 30% des abonnés possèdent toujours une voiture et 10% d'entre eux en conservent même deux. En comparaison, seuls 13% des abonnés à Mobizen, un système d'autopartage concurrent qui existe à Paris depuis 2007, sont encore propriétaires d'une voiture.
Cette incapacité d'Autolib' à faire nettement baisser le taux de motorisation tient à une particularité du service : la « trace directe », comme disent les spécialistes, c'est-à-dire la possibilité de prendre une voiture à une station et de la remettre à un autre endroit, une fois le trajet effectué.
La plupart des systèmes d'autopartage existants, en Allemagne, en Suisse ou aux États-Unis, obligent l'utilisateur à revenir à l'endroit d'où il était parti. Les « autopartageurs » ne recourent donc à ce service que lorsqu'ils ont un besoin impératif de se déplacer en voiture.
Inversement, d'après l'étude de 6T, les utilisateurs d'Autolib' s'en servent souvent, deux à trois fois par semaine en moyenne, y compris pour se rendre au travail. Le service présente, aux yeux des utilisateurs, l'avantage de proposer une place de stationnement réservée, au départ comme à l'arrivée.
LES BLUECAR SERVENT DE SUBSTITUT A TOUS MOYENS DE TRANSPORT
Dès lors, observent les consultants, les Bluecar du groupe Bolloré servent de substitut à tous les moyens de transport : l'usage du véhicule individuel, mais aussi des transports en commun, du vélo, du taxi ou du deux-roues motorisé diminue fortement une fois que l'on s'est abonné à Autolib'. Les abonnés de Mobizen enfourchent, eux, plus volontiers un vélo et empruntent les transports publics. « Autolib' apparaît comme un mode à part, pas suffisamment intégré au système de transport existant », résume M. Louvet.
L'objectif de réduction du nombre de voitures en circulation, défendu par la municipalité, n'est toutefois pas totalement manqué. Les abonnés interrogés dans le cadre de l'étude déclarent une baisse de 11% du nombre de kilomètres parcourus en voiture, qu'il s'agisse de leur véhicule ou d'une Bluecar.
Ce résultat est fortement lié à « la densité de l'offre, 5 stations et 11 véhicules par kilomètre carré dans Paris », souligne l'étude de 6T, qui se demande si toutes les collectivités auraient les moyens financiers « de proposer le même niveau d'offre ».
L'étude livre par ailleurs un portrait de l'« autolibeur » type. Il s'agit d'un homme (71%), titulaire d'un niveau bac +4, occupant une fonction de cadre et gagnant entre 3000 et 6000 euros par mois ; 8% des adeptes d'Autolib' disposent même d'un revenu supérieur à 12000 euros mensuels. Un portrait qui ne ressemble pas vraiment au Français moyen.
Didier 74 a écrit :Le Monde, 16 maiCette incapacité d'Autolib' à faire nettement baisser le taux de motorisation tient à une particularité du service : la « trace directe », comme disent les spécialistes, c'est-à-dire la possibilité de prendre une voiture à une station et de la remettre à un autre endroit, une fois le trajet effectué.
La plupart des systèmes d'autopartage existants, en Allemagne, en Suisse ou aux États-Unis, obligent l'utilisateur à revenir à l'endroit d'où il était parti. Les « autopartageurs » ne recourent donc à ce service que lorsqu'ils ont un besoin impératif de se déplacer en voiture.
Avec plus de 100.000 abonnés, le service d'autopartage en libre-service du groupe Bolloré semble plus proche du gouffre financier que de l'équilibre.
50.000, 60.000, 80.000 : quel est le nombre d'abonnés nécessaires à la rentabilité du service Autolib' ? La question se pose à l'heure de son cinquième anniversaire, alors que le système d'auto-partage du groupe Bolloré ne cesse de repousser l'échéance et les objectifs. Et malgré ses 100.000 abonnés, peine à atteindre un équilibre financier, comme le pointe une récente étude du cabinet 6t. Ainsi, selon les auteurs, les recettes ont beau croître, tout comme le nombre d'abonnés, les comptes de l'entreprise ne sont toujours pas dans le vert.
A la base, un an après son lancement, en novembre 2013, le groupe estimait que 50.000 abonnés seraient nécessaires pour rembourser "les charges annuelles", rappelle 6t. Mais début 2014, il était question de 60.000 abonnés pour atteindre l'équilibre financier. Avant d'évoquer 82.000 abonnés en 2015. Résultat, en 2016, Autolib' comptait plus de 130.000 abonnés à l'année, sans qu'un quelconque équilibre pointe à l'horizon.
Un gouffre financier
Et pour cause, si le nombre de véhicules augmente, le nombre de trajets, lui, diminue. Pour 6t, la chute du nombre de locations par abonnés est due à un effet de seuil structurel lié à la baisse de la disponibilité des voitures. Les auteurs de cette étude évoquent ainsi l'hypothèse d'un report modal de la part des usagers "découragés", qui, selon eux, ont perdu un certain "réflexe Autolib'". "Si la tendance perdure, elle pourrait constituer un véritable "plafond de verre" empêchant le service de d'atteindre l'équilibre financier", analyse 6t.
A ce stade, le service est largement déficitaire, d'après le compte rendu de la réunion du Bureau syndical d'Autolib' Métropole du 24 novembre 2016. Le groupe prévoit en effet une perte de quelque 179 millions, dont les deux tiers devraient être payées par les contribuables. Cela s'explique par la clause imposée par Vincent Bolloré dans le contrat de délégation de service public qui plafonne les pertes cumulées à 60 millions d'euros. Ce plafond pourrait d'ailleurs être relevé, selon la Présidente de séance Marie-Pierre de la Gontrie.
Des pistes de réflexion
En attendant, si le montant d'un tel déficit était confirmé, il pourrait toutefois être réduit, d'après la présidente de séance. Celle-ci a par exemple évoqué la possibilité de prolonger la délégation de service public (DSP) qui pourrait passer de 18 mois à deux ans. En outre, la fermeture des stations économiquement non rentables permettrait de réaliser 13 millions d'euros d'économies. Ce serait cependant sans compter le coût de démontage de ces stations qui s'élèverait à 6 millions d'euros selon les premières estimations.
Reste que pour le cabinet 6t, plusieurs options peuvent être envisagées "si l'on ne veut pas voir disparaître les Autolib' des rues parisiennes". Il suggère entre autres un financement pris sur les impôts locaux, ou une hausse des tarifs pour les usagers. "C'est peut-être la solution la plus équitable lorsque l'on sait que les usagers d'Autolib' ont des revenus supérieurs de 27% à la moyenne des ménages parisiens et qu'un kilomètre en Autolib' leur coûte en moyenne" moins cher qu'un kilomètre en taxi, conclut-il.
BBArchi a écrit :C'est quoi cette histoire de perte de 179 millions dont les 2/3 devraient être payés par le contribuable ? ? ? ? ?![]()
Et à Lyon, pareil ?![]()
Le contribuable n'est (et ne sera) pas sollicité
Le syndicat Autolib' Métropole a réagi, via un communiqué de presse daté du 5 janvier 2017, expliquant que "le contribuable n'est pas sollicité" dans le modèle économique retenu dès la mise en service. Mais le syndicat mixte reconnaît que la rentabilité n'est pas encore au rendez-vous : "un peu de patience est nécessaire".
Autolib' Métropole dit travailler avec le délégataire pour trouver des recettes annexes "même s'il a fallu renoncer à la publicité" : "Examiner la pertinence de la répartition des stations, optimiser les réservations, l'accès au service via le passe Navigo sont des éléments qui vont permettre de renforcer la robustesse du modèle tout en maintenant l'absence de contributions financières des collectivités".
BBArchi a écrit :Il n’empêche : le montant de la perte correspond exactementà 720 bus neufs.
Billy a écrit :Par contre il est vrai que je viens d'effectuer une simulation de tarif sur le site internet de Citiz, et à Lyon c'est extrêmement cher !Pour faire 20 kms en une heure, il faut débourser près de 14€... Ce n'est pas étonnant si le modèle économique lyonnais ne fonctionne pas : les tarifs sont carrément dissuasifs
Billy a écrit :BBArchi a écrit :C'est quoi cette histoire de perte de 179 millions dont les 2/3 devraient être payés par le contribuable ? ? ? ? ?![]()
Et à Lyon, pareil ?![]()
Ce n'est pas ce qu'a indiqué Autolib' Métropole dans son communiqué de presse du 05/01/17 : http://www.mobilicites.com/011-5753-Autolib-voit-s-eloigner-la-rentabilite.html
Billy a écrit :Par contre il est vrai que je viens d'effectuer une simulation de tarif sur le site internet de Citiz, et à Lyon c'est extrêmement cher !Pour faire 20 kms en une heure, il faut débourser près de 14€... Ce n'est pas étonnant si le modèle économique lyonnais ne fonctionne pas : les tarifs sont carrément dissuasifs
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