La ligne est à voie unique. Les ouvrages d'art aussi...
Pour se faire une idée, la fiche wikipédia, à défaut d'être parfaite, offre quelques photos des principaux viaducs susceptibles de poser un problème complémentaire :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_ ... %C3%A9vouxCelui-ci, en particulier, le viaduc du Petit-Moulin, à Fontaines, photo de F.LATREILLE :

Son principal ' défaut ' si on peut dire, est sa configuration en courbe assez prononcée au tablier décomposé (entre chaque piles en maçonneries) en facettes / sections droites sur lesquelles la voie est posée en courbe ; cette configuration atypique et rare rend le calcul de la structure (en son état actuel) particulièrement acrobatique, bien que faisable.
La voie est centrée, les charges produites par les circulations sont dans l'axe des piles, la transmission aux fondations par les piles se fait également dans l'axe des maçonneries.
S'il est "converti" aux bus, il faudra installer une plateforme de circulation, soit métallique (bruyante et plus contraignante à entretenir) soit en béton, soit mixte bacs collaborants acier + béton de compression. C'est une surcharge permanente fixe (charge statique) qui prend appui sur la structure existante, pour assurer le transfert et la répartition de la charge de circulation.
Par rapport au tablier métallique ouvert, avec quelques tôles non étanches, il y a modification du régime d'écoulement des eaux de pluie tombant sur l'ouvrage, qui peuvent (si elles sont mal gérées et mal canalisées / évacuées) provoquer des désordres par accumulation ou passage répété sur des parties non protégées. Il faut donc rajouter une étanchéité, qui elle aussi apporte un peu de surcharge fixe et doit être entretenue quoi qu'il arrive (ouvrage métallique = entretien régulier obligatoire).
Avec une seule voie de circulation, un seul bus passe à la fois et dans l'axe du tablier : les charges mobiles seront globalement moins élevées que pour un train de fret mais resteront dans l'épure dynamique, avec un fonctionnement de la structure tel que prévu (le rail "lisse" les charges dynamiques ; pour un même résultat avec des pneus sans répartition des charges, il est nécessaire que le revêtement type enrobé soit parfaitement entretenu, sans trous, sans bosses, et avec des joints de dilatation également en bon état). Cela implique de réguler la circulation par des feux avec détection en amont : le temps d'attente le temps qu'un bus dégage est relativement court, et on connait ce principe du coté d'Alaï par exemple
Si deux bus se croisent sans arrêt à un feu de régulation, avec une seule voie de circulation, il serait nécessaire qu'ils le fassent ponctuellement en un endroit précis à double voie pour rester dans l'hypothèse d'une charge globalement centrée ; sauf que s'ils sont en déplacement, ils ne s'écarteront pas subitement à 1 mètre l'un de l'autre pour se croiser, d'autant qu'il est impossible de prévoir à quel endroit ils vont se croiser...
Il faut donc réaliser 2 voies de circulations dont l'emprise débordera des deux cotés par rapport à cet axe centré, et dans ce cas, chaque bus circule normalement sur un seul coté du tablier : cela introduit des déformations de type flexion / torsion, qui n'étaient pas prises en compte à la conception et à la réalisation du viaduc d'une part, et pas forcément compatible avec la structure métallique d'autre part.
Ici, la contrainte de la courbure générale du viaduc rajoute un paramètre supplémentaire générateur de déformations à la torsion, possiblement au delà de ce que la structure peut absorber ...
Je n'ai pas de logiciel de calcul sur mon pc à faire tourner pendant quelques heures pour documenter ce cas de figure ; cela relève d'un travail d'ingénieur, qui doit remonter la modélisation complète de l'ouvrage pour pouvoir mouliner les différentes variantes de charge et déterminer également le comportement théorique aux différentes vitesses (pour une réutilisation avec 2 voies...)
Mais cela vaudrait largement la chandelle, juste pour le fun entre spécialistes, ce viaduc courbe étant d'un type extrêmement rare...
