Message non lupar Bernard le Croix-Roussien » 03 mars 2006, 13:27
Non, Amaury, "l'ancien matos du MC" comme le dit Toto, était bien capable de circuler en crémaillère ET en adhérence. Ces automotrices étaient bel et bien couplables.
Les MC 1 et 2 de 1974 pouvaient circuler à 50 km/h en adhérence, ce qui, à l'époque, paraissait suffisant pour un service omnibus Lyon -Gare de Sathonay ou Lyon - ZUP de RiIlieux. MC 1 et 2 étaient couplables, c'est certain. Le succès de cette ligne ayant dépassé les espérances sans attendre la mise en service du Métro A, il a fallu compléter par une troisième voiture MC 3 en 1978. Les ingénieurs, qui croyaient à une prolongation rapide vers Caluire, Sathonay et Rillieux, ont demandé et obtenu de SLM une évolution du bogie et de la transmission permettant de rouler à 80 km/h en adhèrence. Je crois que la MC 3 était couplable avec les MC 1 et 2 mais, sur ce point précis, je n'ai pas retrouvé d'écrits.
Construire des véhicules ferroviaires à l'unité coûte toujours "la peau des fesses", ce point est bien connu. Pour fixer l'ordre de grandeur, les frais fixes demandés pour étudier un nouveau véhicule coûtent le même prix que un à deux véhicules de série. De plus MC 1 à 3 sont complexes (mixité adhèrence et crémaillère) et construites en Suisse. Ces trois raisons ont conduit à un coût très élevé.
Ce prix très élevé a servi de prétexte (je dis bien prétexte) à certains pour torpiller le prolongement du Métro C à Sathonay et Rillieux. Parmi les "assassins" figurent d'une part certains élus de Caluire (sensibles aux reclamations des riverains-électeurs d'une riche zone pavillonaire utilisant leurs voitures alors que les prolétaires logés plus loin ne sont pas LEURS électeurs) et, d'autre part, la Sémaly elle-même car le Métro C n'était pas "son enfant" mais celui de l'équipe Bataille des TCL.
Quand il a bien fallu prolonger le Métro C à Hénon (et, heureusement, à Cuire) la SLM a refusé de construire des MC 3 à l'identique, sous prétexte de progrès technologiques. Dans le but de réduire le coût, on a recherché une association Alsthom + SLM, la SLM étant incontournable pour le bogie à crémaillère. Mais les mêmes causes produisant les mêmes éffets, on a obtenu des véhicules encore horriblement chers.
Dans ce cadre, il aurait probablement été possible d'utiliser conjointement MC 1 à 3 et MCL 80 mais le faible surcoût du jeu de MCL 80 permettant d'éliminer MC 1 à 3 était compensé par les économies résultant d'une exploitation à matériel homogène. D'où la décision prise de retirer du service les MC 1 à 3 qui, bien entendu,étaient invendables vu leurs particularités.
La morale de cette histoire est que lorsqu'on a un chemin de fer à caractéristiques spéciales, il faut le créer ou le moderniser en une seule fois. Un autre mauvais exemple est la ligne SNCF de Chamonix où, le nombre de Z 800 étant trop faible, on a commandé de nouvelles automotrices après plusieurs années : il a été impossible d'obtenir du constructeur électricien la construction ou la license de la chaîne de traction et les Z 850 de Stadler ne sont pas couplables avec les Z 800 !!!
Nous ne sommes pas à l'abri d'un coup similaire si l'on tarde trop à remplacer tout le matériel ancien de Cerdagne.
A contrario, "La ferrovia circumvesuviana", qui exploite un réseau de plus de 100 km à voie de 0,95m et CC 1500 Volts en banlieue de Naples, a renouvelé TOUT son matériel dans les années 1970. Résultat : 30 ans après, on a encore un réseau d'une éfficacité ahurissante pour un français.
a Croix-Rousse est le vrai centre du monde et Dali a tout faux : ce n'est pas la gare de Perpignan !!!