Salut,
J'ai l'impression que la discussion n'avance pas parce qu'on doit ressortir les mêmes données plusieurs fois... même lorsqu'elles ne sont pas contredites. "Personne n'est plus sourd que l'aveugle qui ne veut pas sentir" ou un truc du style. :wink: Enfin, j'me comprends... :lol:
Manu, y'a un raisonnement qui me tient à coeur. Aujourd'hui, on a une ligne qui dessert un certain nombre de personnes. Si des personnes restent sur le carreau, on peut imaginer améliorer la fréquence et la capacité des rames. On passe donc en articulé 18m. Si on veut obtenir de bonnes performances commerciales (permettant par là même de faire de substantielles économie en
améliorant le service), on aménage un site propre avec priorité aux feux. Si on veut respecter l'environnement en limitant la pollution atmosphérique de l'agglomération lyonnaise (mais ça ne résoud pas le problème des centrales nucléaires, je suis d'accord, je le sous-entendais :? ), on choisit le trolley.
Ainsi, on aurait une ligne "C4". Cette ligne justifierait un investissement conséquent (nouveau matériel et aménagements de voirie). imaginons d'ailleurs qu'on fasse à l'économie et qu'on ne dévie pas les réseaux. L'amélioration de la desserte entraînerait une amélioration de la fréquentation. La ligne serait peut-être à même de l'absorber. Soyons raisonnables, ça se tient. Mais... Il y a évidemment un "mais". Le but du SYTRAL, c'est de transporter le maximum de personnes en TC, tout en ayant des comptes le moins mauvais possible. Evidemment, c'est une question d'arbitrage mais si on n'a plus rien dans les caisses, on peut rien faire.
Posons donc la question différemment. Faisons un détour par les estimations. On peut être critiques par rapport aux estimations que font les spécialistes. C'est légitime mais il faut voir une chose. Depuis les cinq dernières années que je m'intéresse aux TC, je n'ai pas vu une seule fréquentation de ligne forte surestimée. Elles sont souvent bien sous-estimée par rapport à ce qu'on constate. Ex. combien de temps les lignes T1 et T2 initiales ont-elles mis pour transporter les 100 000 voyageurs par jour qu'on imaginait au bout de 3 ans d'exploitation ? Les estimations sont donc crédibles.
Je proposais de poser la question différemment. La voici : si je mets un trolley, est-ce que le nombre de passagers sera suffisant par rapport au seuil de pertinence ? Si je mets un tram ? Si je mets un métro ? Par seuil de pertinence, on entend un mix entre les coûts d'investissement, les coûts d'exploitation et la fréquentation espérée. A ces coûts on ajoute d'autres critères puisque (c'est ce que j'ai essayé d'expliquer) sur la base de ces seuls critères, on n'aurait probablement pas fait T3 en tram et pas envisagé de prolonger MB en métro souterrain. D'autres critères entrent en ligne de compte dans ces
cas particuliers : l'infra existait déjà pour T3 et seul le passage en souterrain semble possible sur le plan juridique pour MB entre Gerland et Oullins.
Pour T4 Part-Dieu - Minguettes, on n'est pas dans un cas particulier. Reprenons donc notre questionnement. Le but du SYTRAL, c'est de savoir quelles solutions sont viables économiquement (rappel : mix entre les coûts d'investissement, les coûts d'exploitation et la fréquentation espérée) et de voir par rapport aux moyens dont il dispose ce qu'il peut s'offrir. Le métro serait surdimensionné pour une telle liaison donc il est exclu.
Là où tu te trompais, c'est lorsque tu disais que quel que soit le mode, la clientèle serait équivalente. Ce n'est pas ce qu'on observe. un trolley attire moins qu'un tram qui attire moins qu'un métro... Dès lors, choisir la solution (si on peut se le permettre sur le plan économique) peut être de prendre la solution viable économiquement parmi celles existantes (ici : statu quo, trolley "C4" ou tram) en privilégiant celle qui permettra de transporter plus de monde. C'est le choix du SYTRAL. Comme ajoute Bibouquet, il y a aussi des critères urbanistiques qui font pencher en faveur du tram. CE qui me gêne quand on parle de "mode" du tram, c'est qu'on sous-entend qu'il ne serait pas justifié. Je défie une nouvelle fois quiconque de me trouver un exemple de ligne de tram construite en France dans les 20 dernières années et qui serait un échec :roll: (alors qu'une ligne de métro a été un échec, cf. OrlyVAL :lol: Bon, j'aime le métro, je ne les oppose pas du tout)...
Pour la question de l'emploi, même si je ne suis pas un "salaud de libéral" (:wink:), je trouve que poser la question de l'emploi de cette manière n'est pas adéquate. En effet, on pourrait supprimer les machines à coudre ou remplacer les chasses d'eau par des gens qui mettraient un seau d'eau ou, mieux, faire pédaler les gens en 3x8 dans des génératrices au lieu d'avoir des centrales nucléaires. :lol: Je pousse le bouchon très loin pour taquiner mais je pense que s'il n'y a pas assez d'emploi en France, c'est surtout parce qu'on n'en crée pas là où il y en a besoin : santé, éducation, Justice... Evidemment, ce sont souvent des services publics et il faut des impôts pour les financer...
Parlons de la question de la présence humaine. Passons sur le coup de l'arrêt demandé puisqu'on n'a pas le droit je crois.

Pourquoi ne pas avoir de la présence humaine dans les trams ? Au lieu d'employer des gens à conduire alors qu'on a d'autres solutions, je proposerais qu'on emploie ces gens à faire de la présence humaine directe pour une partie et l'autre partie conduirait là où on peut améliorer l'offre.
En théorie, ce n'est pas parce qu'on supprime des postes de CR sur une ligne remplacée par un tram qu'on doit absolument réduire la masse salariale.Cette réduction serait un choix politique du SYTRAL. Ce n'est pas le tram qu'il faudrait critiquer si on n'était pas d'accord avec cette solution mais la politique du SYTRAL... :wink:
Ensuite, je crois que tu te fais des idées. Lorsqu'on parle d'économie, ça veut pas dire qu'on est vendu au Grand Capital ou qu'on est des suppôts de la World Company. Il est aussi dangereux de dogmatiser l'économie que de vouloir nier son existence. Répondre à un dogmatisme par un autre, c'est pas super efficace. :wink: L'économie ne doit pas être, à mon avis, au service d'elle-même. Elle doit être au service de l'intérêt général. Si on reprend l'exemple de l'amélioration de la vitesse commerciale qui provoque des économies de fonctionnement tout en améliorant la qualité de service, on comprend mieux. De même, si j'économise sur des salaires de CR en améliorant la qualité de service d'une ligne, je pourrai (si j'en ai envie, c'est que l'envie qui compte...) conserver le même nombre de postes tout en améliorant d'autres points. Si je maintiens le statu quo, je ne pourrai pas procéder à ces améliorations. un exemple plus général : si la productivité d'une entreprise cotée augmente, on a globalement 4 possibilités : réinvestir dans la recherche, rémunérer les actionnaires, augmenter les rémunérations des grands dirigeants ou augmenter les rémunérations de tous. Le chois qui sera fait sera un choix politique. Si ce choix consiste uniquement à rémunérer les actionnaires et à augmenter les rémunérations des grands dirigeants, on pourra le critiquer. Mais ce n'est pas l'augmentation de la productivité qui sera négative et bien le choix politique qui sera fait du résultat...
A +
Amaury