Salut,
En fait, il s'est bien occupé de la première tranche de LEA et LESLYS puisque le projet a été réfléchi conjointement et le SYTRAL avait en charge la portion commune de Part-Dieu à Meyzieu.
Je ne le connais pas mais le discours sur l'étalement urbain a une part de vrai. Qu'on soit pro-TC n'empêche pas de reconnaitre qu'améliorer les temps de trajet aboutit à favoriser l'étalement urbain. Ce que décrit Bibouquet est parfaitement vrai. Du moins, c'est un modèle monomodal. Si on n'utilise qu'un seul mode de transport, alors la construction d'autoroutes entraine du périurbain diffus et les transports en commun entrainent l'étalement urbain le long desdits axes de TC. Cependant, on rentre vraiment dans l'ère du multimodal et c'est probablement l'erreur des politiques actuelles.
Les politiques actuelles ont intégré le fait qu'il vaut mieux que les déplacements se fassent en TC ou en modes doux. A nombre de déplacement égal, à distance égal, c'est mieux pour la pollution de l'air et vis-à-vis du réchauffement climatique. Elles ont aussi intégré le fait que les comportements sont maintenant multimodaux et cherchent à favoriser le report modal. C'est toujours dans la perspective du "A nombre de déplacement égal, à distance égal". Malheureusement, on observe parallèlement que le temps de trajet domicile-travail est stable. Alors que la vitesse de déplacement a passablement augmenté ! C'est donc les distances parcourues qui explosent. Pourquoi ? Une des raisons fondamentales du périurbain, c'est l'économie. Acheter loin des centres coûte moins cher. Malheureusement, le gain sur le terrain et la maison peut être largement compensé par l'explosion du coût des transports (il faut quasiment sortir la voiture pour promener le chien

). Jusque là, on se demande pourquoi les gens sont assez "bêtes" pour ne pas habiter plus près et maximiser le rapport entre distance au centre et coût des transport en trouvant le juste équilibre. Là, un problème qui contredit la théorie de l'homo œconomicus : on sous-estime tout simplement de manière sytématique le coût des transports individuels. Deuxième problème : lorsqu'on demande un prêt, on ne vous l'accorde pas si le montant de l'achat dépasse un certain pourcentage de vos revenus (genre 30%)... mais on ne prend pas en compte les coûts de transport ! Ainsi, même l'homo œconomicus peut être contraint de s'installer plus loin qu'il ne le souhaiterait...
Dès lors, quand on envisage une politique de rabattement, on part d'une situation figée. Or c'est l'inverse. On crée un effet d'aubaine. Améliorer le temps de trajet pour rejoindre le centre permet de rendre commercialisable des terrains situés encore plus loin du centre. Les communes et communautés de communes ont intérêt, du coup, à réviser leurs documents de planification parce que ça leur permet de faire tourner les services locaux et de permettre des plus-values importantes sur des terrains précédemment non-valorisés ou agricoles pour les propriétaires du coin (qui sont aussi forcément des électeurs et éventuellement proche des élus dans les petits patelins...). On crée alors des lotissements à perpète.
Imaginez maintenant, en prenant compte cette observation, les conséquences d'un réseau comme REAL...

On raisonne en partant uniquement de l'existant mais en ignorant les dynamiques. Pour les gens qui habitent aujourd'hui loin et qui se déplacent en voiture, on aura une alternative... pour aller vers le centre ou sur le trajet de la ligne ! Mais, à terme, on aura aussi des gens qui iront aller habiter à une certaine distance des gares. C'est un cercle vicieux.
Le problème fondamental de ce cercle vicieux c'est que, pour le coup, peut-on dire qu'il est "durable" ? En effet, on multiplie les déplacements et même s'ils se font en TC, il faut consommer de l'énergie. Par ailleurs, les TC ne restent valables que pour un certain type de déplacements comme les déplacements comme ceux domicile-travail (et encore, si va travailler dans le centre ou sur le trajet de la ligne...)... qui sont aujourd'hui minoritaires !
Tout ça pour dire que, finalement, Max Lambert n'a pas dit complètement une connerie.

Bon, bien sûr, y'a pas photo. Ce serait toujours mieux de faire REAL et des lignes comme LEA que faire des autoroutes. Mais on voit bien que ce n'est pas la panacée si on ne trouve pas parallèlement d'autres solutions pour lutter contre "l'éparpillement périurbain" et ça amène à se questionner sur la durabilité des politiques actuelles (qui sont quasiment consensuelles même si la CUB a apparemment observé que ses parcs-relais favorisaient le périurbain...).
A +
Amaury
P.S. Pour des compléments, je vous propose de lire Marc Wiel. C'est le théoricien de ce cercle vicieux. C'est celui qui utilise le terme "l'éparpillement périurbain".