J'ai retrouvé avec émotion des sensations, une ambiance, des associations de matériaux et de couleurs en montant dans ce bus.

MERCI à l'asso pour le travail énorme qu'elle effectue, et respect.
Mais quand même ; les Journées du Patrimoine, comme chaque année, mettent en évidence la problématique constante et la réalité indécente de l'insuffisance de considération du Patrimoine en France, malgré les opérations médiatiques -très- ponctuelles.
L'hébergement de ces pièces essentielles nécessiterait une action pérenne... Une fois cela dit, tout est dit. Le reste n'est que gesticulations et postures.
Des solutions de sauvetage in extrémis ont émaillé le quotidien de cette collection (voir le topic associé), dont les éléments 'couchent dehors' pour la plupart ... et dont la plupart auraient déjà disparu sans les initiatives individuelles de dernière seconde avant la catastrophe. Mais il y a eu aussi des catastrophes et des pertes irrémédiables
Il n'est pas acceptable que cette logique du laisser faire et du fatalisme puisse être la règle, en laissant les associations 'se dém....r', en clair en les laissant aller au casse pipe et à la démotivation, d'autant que les jokers et les sauveurs altruistes, trop sollicités et rarement récompensés par une quelconque reconnaissance, deviennent de moins en moins performants
Il est pénible -très- de constater au travers des échanges avec les bénévoles la quantité invraisemblable de freins administratifs et tatillonneries diverses, qui émaillent le quotidien des associations qui portent le patrimoine à bout de bras. Un peu comme un 600m haies... en tongs avec une corde attachée autour de la taille pour remorquer un pneu de tracteur
Il est de plus en plus difficile d'admettre qu'une métropole de la taille de Lyon ne puisse initier et débloquer un projet, un outil, un budget de fonctionnement pour une sorte de Cité de la Mobilité, incluant hébergement ET interaction positive avec le public, avec une scénographie et une muséographie dynamique, dans des conditions décentes !
Il est extrêmement difficile de mettre en parallèle l'investissement (plus exactement un essai de 18 mois à fonds perdus !) pour un extravagant caprice de greenwashing à 600K€ en presqu'ile, et tout ce qui pourrait être imaginé pour le respect du Patrimoine, avec une maîtrise des coûts sans perdre son âme !
Il ne manque pas de carcasses vides et de bâtiments désaffectés, en première couronne de la Métropole, qui pourraient trouver une deuxième vie dans ce but
Il ne manque pas d'architectes au talent réel mais sous employé capables de transformer et de restructurer ces espaces et en faire des lieux flatteurs pour l'agglo, en mettant en valeur les potentiels de vie et de passion de ce Patrimoine ; et on pourrait même, comme d'habitude, choisir le moins disant, celui 'qui est le moins cher', et qui fera probablement des impasses sur le temps d'études à consacrer à ce projet...
Il ne manque pas de gens de valeur pour faire vivre tout ceci, avec une évidence : on n'attire pas les mouches avec du vinaigre, comment peut-on imaginer que des bénévoles puissent être motivés par une absence totale de moyens pour porter leur passion ? Par une carence en hébergement et espace de travail pour entretenir, rénover, restaurer ? Comment être motivé et donner envie si le bricolage et le système D, au demeurant essentiels, restent insuffisants au regard des nécessités et urgences ? Et effectuer des opérations de sauvetage mécanique et restaurations de pièces essentielles introuvables, en plein vent, sur un coin de trottoir, et avec la pluie sur la cafetière, avec le sourire aux lèvres quand les élus 'viennent voir par hasard' ? On le trouve où, ce genre de mystique ?
Il n'est pas admissible que le Patrimoine des transports collectifs actuellement dans la région lyonnaise soit dispersé à tous les vents, à la merci (à de rares exceptions près) du premier abruti ou pillard venu, pour un peu de ferraille ou de cuivre
Il n'est pas normal que tous les véhicules préservés à des degrés divers ne soient pas respectés comme ils devraient l'être, et soient stockés dans des conditions trop souvent déplorables ne permettant ni l'échange ni la transmission de savoir au public.
Des pièces isolées, des collections entières dorment, meurent, disparaissent, sont traitées petitement : bus, trolleybus, tramways, mais aussi trains, véhicules de sapeurs pompiers, automobiles anciennes, métiers et outils anciens, etc...
Ce drame permanent est préoccupant ; bon, moins que le climat et la disparition des abeilles, certes, mais préoccupant quand même parce que lié, au fond...
Ces pièces isolées et ces collections nécessitent quasiment toutes la même logistique d'atelier, d'outillage, de stockage afin de les conserver. Elles sont donc complémentaires... Or la complémentarité fait la force et l'intérêt
Je ne parle pas d'un énième musée porté à bout de bras par des bénévoles, dont la faiblesse de moyens est à l'image du déficit de 'considération active', celle qui permet d'avoir la tête haute et au sec (je ne m'étendrais pas sur les phrases toutes faites que doivent se respirer les bénévoles qui prennent sur leur temps pour présenter leurs trésors, phrases très commodes pour se défiler honteusement, trop souvent entendues, ces encouragements et enthousiasmes 'sur le coup' pendant la découverte, et qui fondent plus vite qu'un grêlon après l'orage)
Il y a la place sur la Métropole pour une structure qui accueillerait ce Patrimoine : seules des préfigurations sous la forme de quelques musées au rayonnement local (eux mêmes en déficit de considération, mais qui font un boulot fantastique) et aux capacités de 'stockage' limitées, donnent un début d'illustration à ce qui serait nécessaire, utile, passionnant, source d'intérêt
Voire même de commerce pour quelques appétits insatiables qui ont leur horizon culturel limité au chiffre d'affaire et à la marge brute...