Donc, réponse ici :
Métropaul a écrit :Je suis en accord avec une partie de ton post, BBArchi. Néanmoins, tu me permettras ces quelques remarques :
On ne va pas revenir pour la énième fois sur la politique commerciale de la SNCF, puisque tout est parti des prix des TER, qui ne sont pas concernés par le YM. Ce qui me chagrine dans cette manière de raisonner, c'est précisément de considérer la bagnole (possédée) comme inévitable, et le billet de train comme une variable d'ajustement. Et c'est là qu'il y a du boulot à faire côté mentalités.
En attendant les temps radieux où, par suite de l'épuisement du pétrole, "tout le monde" roulera en vélo électrique avec capote pour les jours de pluie, et batteries d'assistance rechargées à la mini centrale électrique au fil de la rivière d'à coté, on doit nécessairement supporter une phase transitoire plus ou moins longue pendant laquelle la voiture (débarrassée si possible de ses affects "j'me la pète avec mon tank que son tuning il troue") reste le seul,
et je dis bien le seul modèle proposé et disponible pour répondre à tous les cas de figure non couverts par les TC. L'usage
occasionnel du train vient bien "en supplément" et par choix volontaire, par rapport à ce modèle.
Métropaul a écrit :Certes. Mais si cela découle de choix personnels, c'est à soi de l'assumer, au moins en partie. Je considère que, si la redistribution par l'impôt doit aider les individus à faire face à des situations difficiles par divers moyens, c'est moins dans leur rôle d'aider certains à vivre ainsi "parce qu'ils l'ont décidé épissétou". Je caricature, évidemment, et je suis loin d'être insensible à ta "logique humaine"... Mais on a tellement plus urgent à faire que d'aider certains à faire 200km par jour alors que financièrement, ils pourraient s'en tirer mieux en n'en faisant que 30 et en consentant à quelque sacrifice... Le jour où il n'y aura vraiment plus que cela à faire pour que tout soit pour le mieux, OK. En attendant, je persiste à penser que ce n'est pas vraiment "prioritaire".
1. Combien représentent ces "certains" qui font 200kms/jour pour venir bosser en agglo ? Ok, en Ile de France, l'hystérie est en activation maxi, et ça ne date pas d'hier matin. Mais ici ?
2. Pendant le temps incompressible où tu as changé d'emploi, que ta période d'essai s'effectue, et que tu sais que ton poste est stabilisé et converti en cdi (ce qui est à espérer !) ou non, tu fais quoi ? tu déménages plusieurs fois ? En quittant comme je l'ai dit, ta maison ou ton appart', le coût est neutre ? Et quand 2 salaires sont justes suffisant pour compenser les différentes charges, tu dégages un des 2 pour habiter plus près ? On choisit lequel, pour la démission ? On tire à la courte bûche ?
Il y a effectivement le "libre choix" pour chacun d'aller habiter loin pour moins cher, en assumant ses choix, et en intégrant dans le budget les coûts du transport (l'année dernière, la flambée du coût du carburant a provoqué le report que l'on sait sur les tc... et la chute de l'immobilier "lointain"). Mais il n'y a pas que le "libre choix" qui rentre en compte.
Et puis... nous ne sommes pas des outils de production aussi facilement délocalisables d'un jour à l'autre que des ateliers ou des machines. On reste malgré tout "de quelque part", même si l'idée peut faire sourire au nom d'une modernité qui masque des appétits féroces.
Métropaul a écrit :Là, tu vas avoir droit à un tir groupé de remarques.

1-Si tu as droit aux tickets Famille nombreuse des TCL, tu as droit à une carte famille nombreuse SNCF, non ? Soit 30% de réduction à la SNCF, valable en toutes périodes, pour seulement 18€, valable 3 ans... Ça fait passer le billet à 13,40€, soit déjà 2x5,70€ d'économisés sur un A/R...
2-Quand bien même tu ne voudrais pas de ladite carte, les carnets de billets TER (vendus par 6) sont valables 1 an et proposent tout de même une réduction de 20%.
3-Pour l'autocar, même topo : tu as droit au tarif "eco", soit 2,90€ (enfin, 3 à partir de septembre) au lieu de 4,10 (ou bientôt 4,30).
La différence commence à devenir sensible, non ?
Certes. Vivivivi !
Sauf que... un certain temps est nécessaire pour faire les différentes démarches avant d'avoir ladite carte sncf. Et les guichets de la Part Dieu, en août... ::) Donc zappée. ;D J'assume. Mais c'est juste un exemple : il reste qu'il faut "sortir" les sommes correspondantes en plus du budget voiture ce qui est très difficile à intégrer pour beaucoup de monde, qui n'a pas forcément un master en comptabilité...
Et puis... tout le monde n'a pas forcément de statut "famille nombreuse"... et on retombe dans les prix standards.

Métropaul a écrit :Massification des frais ? Quand ça coûte cher de faire rouler un train, même si le train est rempli, il n'est pas dit qu'il dégage des bénéfices... A la rigueur, le déficit est partagé par plus de monde, mais c'est tout...
Et sortir les frais fixes, encore une fois, c'est biaiser l'équation. Si on va par là, j'enlève dans mon billet de train le salaire du conducteur (ben oui, le train roulera avec lui que j'y sois ou non, non ?) etc. Gardons TOUS les coûts, sinon, ça ne sert à rien.
+1. Et le résultat secondaire et accessoire de la démo, c'est qu'on ne peut appliquer que difficilement la logique de rentabilité et de bénéfice au transport ferroviaire... sans casse.
Métropaul a écrit :J'aime bien.

On veut un matériel pas cher, qui ne tombe jamais en panne... Le souci, c'est qu'il faut encore le trouver, ce matériel tombé du ciel. Les expériences de matériel "allégé" sont loin d'avoir donné toute satisfaction. Se pose le problème des lignes "non rentables" (c'est-à-dire, si l'on a une notion "de base" de la rentabilité, à peu près TOUTES). Mais si l'on baisse le prix, encore une fois, rien ne dit que l'on aura plus de monde (et quand bien même, comme l'a rappelé Chris, ce n'est pas synonyme de meilleure santé financière)... et on fera encore gonfler les déficits. Baisser les prix, à mon avis, c'est couper encore un peu plus vite les "rameaux" secondaires du réseau, puisque l'on devra les fermer par manque de sous. Alors bien sûr, on peut imaginer toutes sortes de taxes, péréquations et autres... Mais
dans le cadre actuel, baisser les prix ne serait sans doute qu'un attrape-nigaud...
Baisse des prix ne veut pas dire baisse inconsidérée à tort et à travers, pas plus qu'il est équilibré de réclamer à corps et à cris la libéralisation / dérégulation par posture idéologique, comme je l'ai déjà dit. Cela passe par une simplification urgente et drastique du bazar actuel, les critères mis en oeuvre étant particulièrement opaques, et ressemblant furieusement aux règles du jeu boursier : résultat, les clients ne peuvent pas s'approprier les tarifs ni leur trouver une légitimité. C'est grave.
Le système global "archaique" km parcourus = km payés, plus taxes locales" est tout aussi légitime et tient tout autant la route, à partir du moment où le seul principe valable dans les deux cas est "charges supportées = recettes correspondantes",
avec la maîtrise réelle de la gestion... Et ça ne me choque pas du tout de permettre le financement du manque à gagner entre les recettes de la billetique et les dépenses, par mes impôts. Il y a tellement d'autres dépenses accessoires à élaguer... ::)
Métropaul a écrit :Bôf, la théorie du complot, je n'aime pas trop. On nous cache tout, on nous dit rien... Le chiffre que j'ai sorti tout à l'heure n'était pas dans un document orienté "grand public", mais dans le recueil des actes administratifs du STIF -un truc vaguement rébarbatif pour n'importe qui- où il est fait état de certaines prestations régionales s'établissant à... 41€/train*km. Si, quarante-et-un euros pour un kilomètre. Je te laisse en conclure ce que tu veux, mais ne perdons pas de vue que l'offre ne crée pas forcément la demande. Autant il y a des cas où "il suffit de se baisser" pour avoir du trafic, autant dans certains cas, on pourra mettre tous les trains et toutes les correspondances que l'on veut, il n'y aura pas forcément de trafic (notamment parce que les gens se contentent de faire le calcul auquel tu te livres plus haut, totalement biaisé et donc non incitatif pour le train). Je ne prône pas l'abandon des voies ferrées secondaires, loin s'en faut, mais l'angélisme, c'est aussi s'imaginer que l'on pourra avoir un trafic pas trop minable partout, y compris sur Limoges-Felletin via Guéret...
Nan, nan, laisse la théorie du complot dans sa boite. ;D Je fais simplement référence aux diverses manipulations, et j'emploie un terme précis, pour résumer la stratégie et l'emballage mis en oeuvre ces dernières années pour justifier les fermetures de lignes au lieu de dire simplement : "on ne veut plus, on n'a pas envie de se compliquer la gestion en confiant à d'autres éventuellement intéressés, on ferme" :
1. On laisse pourrir, en organisant une grille incohérente. Début de la fuite des clients "rentables" qui n'ont pas pour principe ni l'habitude de se faire gonfler.
2. On ralentit de plus en plus les vitesses commerciales.
3. On organise les horaires et les renseignements pour "faire éviter la ligne". (Mon regard glisse sans s'arrêter sur le système tgv).
On sait que cette technique, qui consiste à faire rouler uniquement les trains que vous n'avez pas besoin de prendre, est synonyme de couloir de la mort. "extrait de : Massif Central Ferroviaire"4. La dégringolade se multiplie avec un matériel "pas fiabilisé" contribuant à rendre l'hypothèse "train" peu sûre pour se rendre à un rendez vous ou à un travail, ou à des examens, ou simplement en cours...
5. Les politiques et collectivités locales s'émeuvent de la décrépitude, sous la pression de leurs "administrés".
6. On réinjecte d'un coup des sommes épastrouillantes dans une série de replâtrages et de renouvellements partiels, mais insuffisants ; au passage, les coûts d'entretien "standard" ne sont que rarement évoqués...
7. L'année ou les années suivantes, on fait le bilan recettes / dépenses de la ligne sur la base de chiffres internes, que l'on jette en pâture lors de réunion publiques, ou lors de réunions de travail avec les élus locaux ; verdict sans appel : "DEFICIT" insupportable.
8. Le mécanisme de fermeture est enclenché.
Comme l'avait fait justement remarquer Nanar il y a quelques temps, on est passé en une petite quarantaine d'années, d'un réseau maillé à un réseau en branches. Si on supprime la possibilité de faire un trajet selon ce principe de maillage, il y a fort à parier qu'on se coupe une partie de la clientèle qui ne va pas voir l'intérêt de faire une quasi boucle de 230 kilomètres en "faisant le tour" (avec le prix d'ami associé) alors que la distance à parcourir en ligne droite est d'environ 35/40 kms...

Cela fait tout autant de monde en moins dans le train... sauf qu'aujourd'hui, reconstruire les voies pour remettre en place une autre offre est totalement irréaliste financièrement. Peut-être que, d'ici 30 ans, on refera Limoges <> Felletin <> Crozes <> La Courtine <> etc... l'Europe en train... quand il n'y aura plus de pétrole ?
:)
Topolino>
Le marketing se charge de nous marteler à loisir les valeurs incontournables de grands espaces, d'aventure, de virilité, de protection, etc pour nous vendre du monospace ou du 4x4 . OK. Trouves moi un outil qui remplace le 4x4 sur certains chantiers bien boueux... >:D Mon mien de 4x4 il est petit, simple et sans chichi... Et pour finir je ne le prends pas pour faire des kilomètres, moi !