
manu69 a écrit :Il serait grand temps de comprendre que le sytral n'impose pas de procédure, mais passe commande de résultat.
Le choix de la méthode n'incombe qu'à l'exploitant, et à lui seul!
Pas tout à fait. Le sytral est le décideur politique, il peut donc exiger de la part de son exploitant, par le biais du contrat qui le lie avec celui-ci, certaines méthodes de lutte contre la fraude.
La MPA, par exemple, n'est pas du fait de Kéolis Lyon mais a été voulue par le Sytral.
manu69 a écrit :S'il suffisait d'appuyer sur un bouton pour régler les problèmes de fraude, cela se saurait depuis longtemps.
Tout à fait !
C'est bien pour celà qu'il faut que le conducteur redevienne un acteur de lutte contre la fraude et non pas qu'il se contente simplement d'appuyer sur un bouton.
manu69 a écrit :Soit ce seront des statistiques qui seront alimentées par les signalements pour définr où se situe la fraude (et ou en quantité), mais cette info on la connait déjà en partie.(il faut vraiment être très con pour ne pas connaître les lignes à fort taux de fraude)
Problème! ce serait créer de véritable zone de non droit, car alors les quelques Apics seraient tenus d'intervenir sur la base quantitative de signalement de fraude à des endroits bien précis, délaissant alors les lignes peu signalées.
Ce serait créer un système qui ne sanctionnerait que la fraude de masse.
C'est parfaitement inadmissible, car l'égalité doit être respecter pour tous, y compris pour les contrôles.
Je ne suis pas d'accord.
Il est parfaitement normal que les moyens soient mis là où le taux de fraude est le plus important.
Quand on a plusieurs problèmes en même temps, il est de bons sens de commencer par résoudre ceux qui sont le plus important.
Après, je suis bien d'accord, ce n'est pas une raison pour délaisser les lignes où la fraude est moins importante mais où elle existe néanmoins.
C'est bien pour celà qu'il faudra que sur les lignes dites "tranquilles", la fraude marginale soit gérée par le conducteur.
En clair, ce qui peut être géré par le conducteur doit l'être ce qui dégagera les APIC pour être redéployés là où ils sont indispensables pour assûrer la sécurité des autres conducteurs.
manu69 a écrit :soit on souhaite "coincer " le fraudeur en flagrant délit, et il faut être bien naïf, pour croire que sur simple appel un régiment d'Apic va se lancer à la poursuite d'un bus.
Ce serait aussi remettre en cause les méthodes actuelles voulues par le Sytral, qui imposent que X% des voyageurs soient contrôlés par jour.
La déontologie du contrôle à Lyon est la suivante. On impose un nombre de controle, pas de PV!
Encore heureux !
En revanche, on connait à peu près le taux de Fraude. Donc avec le pourcentage de voyageurs contrôlés par jour, on connait le nombre théorique de PV qui doit être dréssés.
L'objectif doit effectivement être de "traquer" le fraudeur.
Une société de droit est une société où l'on se donne les moyens de faire respecter les règles établies pour vivre ensemble.
La fraude, c'est du manque à gagner pour la collectivité, pour le développement des transports en commun. Il est donc parfaitement naturel que l'on s'attaque aux endroits où le phénomène est le plus préjudiciable.
manu69 a écrit :De plus, demander aux CR de faire cette manip, reviens à faire de la délation.
Il serait déontologiquement inquiétant que l'on demande à des salariés de pratiquer la délation à grande échelle.
Il y a d'autres moyens pour lutter contre la fraude, tout en étant efficace. Il suffit de renforcer les contrôles et le nombre d'Apic. La légitimité, la reconnaissance, l 'efficacité et la probité des contrôles se fonde sur la soudaineté, imprévisibilité, l'égalité entre tous les voyageurs.
Prétendre qu'il faut "montrer du doigt" pour juguler un problème , est un déni de démocratie.
Je sais qu'il est tentant de trouver des solutions "simplistes" ou policière ( très en vogues pour encore quelques semaines...), Nous appartenons tous au même monde et ce que l'on souhaitent pour les autres risque fort de se retourner contre soi-même. Je n'ai pas envie chaque fois que je prend les TC, être soumis au jugements des autres qui auraient le pouvoir de me faire sanctionner ne serait-ce que pour un oubli. Car si l'on demande aux CR de signaler la fraude, pourquoi ne pas offrir un mois d'abonnement gratuit à tout client qui aura "vendu" 5 ou 10 fraudeurs par semaine en appelant les TCL. C'est quoi cette société où chacun serait sous la surveillance des autres?
Il faut savoir parfois prendre un peu de recul, et savoir dans quelle société , nous souhaitons évoluer. Il est légitime de se demander ce que l'on pourrai bien faire pour modifier l'état des choses et le comportement déviant de telle ou telle personne. Mais il y a des limites morales à ne pas franchir.
Je peux t'assurer, que si ton fantasme devient réel demain, jamais je n'appuyerai sur le bouton pour dénoncer un client en fraude. A chacun sa conscience et sa morale.
Comparer le signalement de la Fraude à de la délation est une énorme hyprocisie pour 2 raisons :
1/ Le conducteur représente l'entreprise - et même la collectivité via la DSP- devant le client. Le signalement d'un acte de Fraude par le conducteur est donc tout simplement l'exécution d'une mission de service public, relayée par un contrat de travail.
Le conduteur
est l'entreprise et un des objectifs de l'entreprise est de lutter contre la Fraude. Il est donc naturel que chacun fasse ce qu'il peut à son niveau et à ses moyens disponibles.
Entre "ne rien faire" et "aller au casse-pipe", il y a un juste milieu.
2/ La délation, c'est le signalement d'un acte qui ne nous porte pas préjudice personellement.
Les transports en commun sont un service public financé par nos impôts à tous.
Moi, je n'ai pas envie de payer pour les autres. Donc oui, la fraude, ça me regarde.
Donc soit j'ai une Justice publique qui fait respecter la loi Républicaine et les règlementations des services publics approuvés par arrêtés préfectoraux, soit je fais justice moi-même, je crée un milice anti-fraude ou je me mets à frauder moi-même les impôts ou les TCL.
manu69 a écrit :Pour finir, si vraiment ca devait se faire, le statut juridique des CR serait modifié, et l'ensemble des 2500 contrats de travail des conducteurs serait à revoir. Je doute fort que la direction se lance dans cette histoire.
Modification du contrat de travail, oui ( et encore, le terme de conducteur-
receveur pourrait contenir l'implication de l'agent dans la perception des recettes ) mais pour le statut juridique, je ne vois pas pourquoi.
Personne ne demande aux conducteurs de faire autre chose que ce que n'importe quel citoyen peut faire pour aller dans le sens de son entreprise.
Pour information, il y a un cinéma à la Duchère. Et bien même dans ce quartier dit sensible, ce n'est pas la fête du slip. Ceux qui ne payent pas ne peuvent pas voir leur film et l'agent qui vérifie les billets à l'entrée, ce n'est ni un policier, ni un agent assermenté. Pourquoi ce qui est possible à l'entrée d'un ciméma ne serait pas possible à l'entrée d'un bus ?[hr][/hr]
matrix361 a écrit :Oui mais pour combien de temps ? C'est bien beau de mettre du monde, puis du les retirer après (quand ça va soit-disant mieux) : une fois que c'est fait, les conneries recommencent. Ca coûte cher à mettre en place les accompagnements dans les bus, surtout que ça n'a pas non plus divisé par deux, le taux d'agression à mon avis. La preuve est que, ce sont les agents accompagnants qui se sont faits agresser.
Et enfin, pour finir mal un CR vérifier la présence des titres sur une ligne comme la 36 à la Part-Dieu.
Ce genre de procédé marche correctement que sur les réseaux de petite à moyenne taille. Un réseau d'une densité comme Lyon, ne peut pas se permettre ce genre de pratique à mon avis à moins qu'on veuille faire exploser les temps de parcours qui ne sont pas flagrants pour certaines lignes.
Observons les résultats de la phase 2 de la Bus attitude sur le réseau francilien pour se rendre compte, que ce n'est vraiment pas gagné.
Il n'y a qu'une seule solution qui me paraît la plus acceptable : l'augmentation des contrôles et de l'amende en même temps

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La vérification des titres par le conducteur ne pourra être effective sur certaines lignes que lorsque celle-ci sera entrée dans les moeurs par la quasi-totalité des voyageurs, que lorsque la Fraude sera réduite à quelques actes marginaux.
En attendant, c'est vrai, il va falloir multiplier les contrôles.
Sinon, sur les petites lignes, c'est réalisable dès à présent. Comme je le disais plus haut, ça permettrait de soulager les APIC du contrôle de ces lignes pour aller contrôler plus souvent les "grosses" lignes.
Peu importe la taille du réseau, ce qui compte, c'est la charge des bus.
Et pour ce qui concerne l'accompagnement, il en faudra le temps qu'il faut pour que le conducteur puisse assûrer ses nouvelles missions en toute sécurité.
Lorsque l'on pourra réduire les effectifs, il faudra le faire progressivement sans réduire la vigilence et la tolérance. En clair, le principe " tu payes pas, tu montes pas" devra être maintenu par le conducteur qui devra toujours disposer d'une possibilité d'intervention rapide ( APIC ou Police )